dimanche 29 janvier 2017

Lapérouse, le véritable découvreur des îles Loyauté en 1788.

Lapérouse,  le véritable  découvreur des îles Loyauté en            
                                           1788.
  Les Instructions  prescrivaient à Lapérouse « en quittant les Tonga,de venir  «  se mettre par la latitude de l’île des Pins, située à la pointe du sud –est de la Nouvelle-Calédonie ; et après l’avoir reconnue, de  longer la côte occidentale qui n’a point encore été visitée ; et il s’assurera si cette terre n’est qu’une seule île, ou si elle est formée de plusieurs. »   Lapérouse exécute à la lettre toutes ces instructions : de Tonga, il gagne le sud  de la Nouvelle-Calédonie, s’y assure que le sud de la  terre calédonienne appartient à  une seule île, gagne l’île des Pins où éclate avec les insulaires  un grave incident qui endommage l’une de ses frégates. Il longe ensuite la côte ouest de la Calédonie et afin de déterminer où finit la Grande Terre par rapport aux nombreuses îles comme les Belep, contourne par le nord la Grande Terre où les autochtones de l’île Yandé aperçoivent deux énormes pirogues qui tournent, dans le lagon, à la pointe Paava Tanlo. Il fait escale à Pouébo, et non à Balade comme Cook. Il y  fait escale  trois jours,  fait provision de bois de chauffage sur l’îlot Poudioué et se ravitaille en eau.  A Pouébo, Lapérouse laisse des pieds de pommiers malaques (Syzigium malaccense) appelés pommiers canaques par les Calédoniens, tandis que les autochtones de la côte est les appellent les pommiers des Européens, ce qui laisse supposer qu’ils les doivent au botaniste et « jardinier » Collignon. Il revient en arrière vers Balade pour joindre l’îlot Poudioué qu’il déboise complètement : il suffit de comparer les vues de l’îlot laissées par  Cook et celles de d’Entrecasteaux pour prendre conscience du fait qu’entre les deux passages l’îlot a été déboisé.    
Il  navigue ensuite  au large de  la côte est pour éviter le grand  récif Mangalia. Ce faisant,  Lapérouse rencontre  les îles Loyauté. Il est ainsi le véritable  découvreur   de ces îles   qui n’ont pas encore de nom : d’abord, Lifou,  puis Maré.
La découverte de Lifou avant les Britanniques.
A Lifou existent des traditions sur le premier navire aperçu, traditions que le professeur australien  D. Shineberg  a   rapportées à Lapérouse,  sur la base du  rapport du santalier Simpson. Ce santalier, en 1844, fit escale à, Lifou et y recueillit le souvenir du premier navire européen.
Selon les gens de  Lifou, le navire  fut aperçu à Chépénéhé (toponyme signifiant le lieu du mouillage); il était très grand ; il avait deux gaillards d’avant et d’arrière, de grands canots et beaucoup d’hommes portant des chapeaux à cornes, avec  des vestes rouges et bleues (la langue lifoue n’a pas de terme propre  pour désigner le bleu). Ce ne peut  pas être la gabarre britannique,  la Fancy,  qui passa devant Lifou en 1796, sans s’y arrêter. Les hommes avaient des boucles à leurs souliers et portaient des gants. Le navire resta à l’ancre pendant deux jours à environ un mille à l’intérieur de la pointe sud. L’équipage coupa un cocotier avec un instrument en fer (lifou fao, du français fer,  pour désigner la hache), et les gens de Chépénéhé montraient encore en 1844 la base coupée de ce cocotier qu’ils regardaient comme étant le souvenir des premiers blancs qu’ils aient jamais vus.
On peut supposer que Lapérouse, mis en garde par les incidents de l’île des Pins, décida de n’approcher qu’une frégate à la fois, la seconde restant au large pendant ce temps , prête à venir en aide à la première, ou faisant le tour de l’île. Une chaloupe de la Boussole  avait été endommagée par les naturels de l’île des Pins  et il fallait un espar pour la réparer. C’est la Boussole, commandée par Lapérouse,  qui mouilla à Chépénéhé, avec à bord Collignon, le botaniste de la Boussole, dont nous retrouvons encore  le nom, à peine altéré,  dans celui du village de Kedegne qui fut fondé à cette époque et nommé ainsi en son  honneur. Dès le départ de l’expédition à Brest, les frégates avaient été chargées de graines  à semer, ainsi que d’une soixantaine d’arbres en pots  à planter dans les terres lointaines et, sur l’île Sainte- Catherine, Lapérouse avait embarqué quelques orangers, citronniers et mandariniers en pots ainsi que des graines et des pépins. L’expédition  en avait planté à l’île de Pâques. Collignon  laissa à Lifou   des orangers et des mandariniers qui prospérèrent, mais il n’y a pas trace de maïs da ns cette île , semble-t-il, si bien qu’on peut imaginer que les grains de maïs ne poussèrent pas.
Selon les gens de  Lifou, le navire  fut aperçu à Chépénéhé (toponyme signifiant le lieu du mouillage); il était très grand ; il avait deux gaillards d’avant et d’arrière, de grands canots et beaucoup d’hommes portant des chapeaux à cornes, avec  des vestes rouges et bleues (la langue lifoue n’a pas de terme propre  pour désigner le bleu). Ce ne peut  pas être la gabarre britannique,  la Fancy,  qui passa devant Lifou en 1796, sans s’y arrêter. Les hommes avaient des boucles à leurs souliers et portaient des gants. Le navire resta à l’ancre pendant deux jours à environ un mille à l’intérieur de la pointe sud.
La découverte de Maré, par Lapérouse  en 1788, cinq ans  avant le britannique Raven en 1793.

 C’est Lapérouse qui a découvert Maré. En 1887, le Maréen Louis Saiwene déclare que,  peu  avant un navire britannique  (le Britannia de Raven en 1793, navire britannique que les Maréens  appellent Betischo  par altération du mot anglais British, réellement le second navire à être passé devant Maré)   Lapérouse , et plus probablement, son botaniste, Collignon,   « laissèrent dans l’île une hache (encore fao dans leur langage, emprunt au français fer), des graines d’orangers et de mandariniers, ainsi que quelques grains de maïs qu’il apprit aux indigènes à mettre en terre», ceci  vers Tadine. . Les gens de Maré font remonter au don de Lapérouse  l’introduction de cette plante si précieuse pour eux. Lapérouse  a aussi  offert aux Maréens une poule plus grosse que ces poules indigènes  qui venaient de l’île voisine de Tanna.  

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