jeudi 30 mars 2017

La représentation gravée des dolmens bretons, œuvre des Boïens, en liaison avec la circoncision

La représentation gravée des dolmens bretons, œuvre des Boïens, en liaison avec la circoncision
 Captatio benevolentiae :
La  première version de ce texte datait d’avant que je ne me sois penché sur les pétroglyphes calédoniens et que je les aie liés à la circoncision, à la subincision et à la superincision (voir mon blog Le secret des pétroglyphes et le secret de l’homme en Calédonie), en utilisant les travaux de Bruno Bettelheim (Les blessures symboliques) et de Geza Roheim dans Héros phalliques et symboles maternels dans la mythologie australienne, ainsi, dans une moindre mesure , que L’énigme du sphinx du même, et de Haddon, The decorative art of British New Guinea.  J’avais déjà, certes, bien vu que les dolmens n’étaient pas des tombes, mais des lieux d’initiation. Il aurait fallu aller plus loin  et mettre en rapport l’initiation et  les boyaux coudés  des  allées couvertes bretonnes, où l’initié devait ramper à quatre pattes, voire à reculons, reproduisant ainsi la démarche de la naissance. Voir mes blogs Le dolmen immergé de la Conie et aussi celui sur Menhirs et « pseudo- polissoirs : les débuts de l’agriculture en Beauce, ainsi que mon blog sur la représentation gravée des dolmens bretons, œuvre des Boïens, en liaison avec la circoncision.
Les supports gravés de Gavrinis montrent des canines la pointe en bas et on peut supposer que cette avulsion de canines de la mâchoire supérieure accompagnait, pour les femmes, la subincision ou la superincision des hommes comme cela est fréquent (Vanuatu, etc).
Les menhirs.
J’ai présenté dans mon blog cité plus haut  les menhirs en général comme des catalyseurs de fécondité magiques liés aux débuts de l’agriculture : plus ils sont hauts, et plus les moissons monteront .
  Mais certains menhirs ne peuvent  pas rentrer dans ce cadre ,  en particulier, les menhirs troués au milieu ; le trou représente alors le trou de la subincision, pratiqué au milieu à peu près de la verge, sur la face inférieure en générale. J’ai vu sur Internet une carte postale d’un  menhir disparu au sommet en forme de binette ou de bêche, disait-on, avec deux « oreillettes » qui pendaient  de chaque côté. Ces « oreillettes » ou « ailes » peuvent représenter le résultat de la subincision qui divise en deux le pénis et laisse deux « ailes » de chaque côté. D’autre part, j’ai vu,  à  Saint- Denis-les- Ponts, un menhir qui évoquait une   circoncision et,  près d’Illiers,  il y a une « pierre à gland ».

              Les dolmens bretons  sous  tumuli ou sous cairns.
 L’évolution des dolmens : de l’initiation à l’extraction d’une dent (dolmens enterrés avec couloirs coudés, tumuli de terre  ou  cairns de cailloux), puis  à l’exposition des cendres.
1)   Des canines de mâchoire supérieure   nettement figurées.
L’initiation qui avait présidé à la construction des dolmens en tant que lieux d’initiation  prit plus tard des formes en lien avec la circoncision,  la superincision et surtout la subincision, voire avec la substitution symbolique d’une dent au prépuce  et  le rite pour les femmes d’avulsion d’une dent. Les cairns ou les tumuli bretons semblent bien avoir servi à ces fins, ainsi que le montrent les canines de mâchoire supérieure la pointe en bas  qui figurent sur le support de Gavrinis. Y en avait-il aussi d’arrachées à la mâchoire inférieure ? Trois canines ,  la pointe en haut, y figurent aussi.  
Lorsque les cérémonies d’extraction dentaire et autres furent devenues obsolètes,  le dolmen  devint alors disponible, avec l’avènement de la crémation, pour servir  de lieu de rangement et d’exposition  à des  urnes pleines de cendres humaines lorsque le dolmen  n’avait pas été enterré pour les cérémonies de circoncision et d’extraction dentaire.
C’est surtout sur les dolmens bretons que l’on découvre des motifs intéressants.  Les dents   ont souvent été prises  pour des haches non emmanchées  comme  sur  deux menhirs du cromlech d’Er-  Lanic, sur l’un de ceux de Kergouan (Ile –aux- Moines) ,sur ceux  de Crucuny à Carnac et sur les dolmens du Mané Lug et du Mané Rutual.


Les pêcheurs  armoricains qui avaient comme totem la seiche et ramassaient ses œufs pour s’en nourrir pouvaient associer leur totem à la cérémonie d’avulsion des canines. La photo de droite  du buisson garni d’œufs de seiches   est à comparer avec  le pictogramme du milieu du support gravé de Gavrinis, plus haut, sur le dessin de gauche, ressemblant à une tige de blé. 
  2) Les plumes de queue signes de circoncision nettement figurées sur les supports.
Le duvet, andatta , ou inquabara andatta,
Inquabara andatta: tel est le  nom en Australie chez les Arandas du sud, Roheim, L’énigme…, p.127, de la cérémonie d’initiation et  inquabara y désigne un tjurunga, une planchette cérémonielle avec cercles de fécondité.  Roheim  écrit, dans Héros phalliques…,  p. 132 : « Le caractère « sacré » d’une cérémonie totémique [de circoncision] est défini par l’absence des femmes et par l’emploi d’andata [ou  d’inquebara]».Les mots andatta ou inquebara sont  donc, à eux  seuls, une proclamation que le rite totémique utilisant du duvet blanc d’oiseau collé sur le corps au moyen de sang venant du bras ou de la subincision est pratiqué dans ces cérémonies.  Le cacatoès blanc à huppe jaune,  choisi comme totem par certaines tribus, a pu fournie le duvet en Australie et en Papouasie, comme  la colombe en France.
Deux indices confirment que cette cérémonie était pratiquée en Bretagne: une prétendue  feuille de fougère  à Locmariaquer, en réalité une plume, et des plumes de queue  à Gavrinis.
A droite de la photo, on peut apercevoir un pénis incisé, séparé en deux.
Ci-dessous, en bas, à gauche, les plumes de queue visibles sur les grandes dalles de  Gavrinis. 
Ci-dessous, la 2e à gauche de la première rangée.



Y a-t-il un rapport entre les  cérémonies de subincision et les
« plumes » des  Tables plates de Locmariquer et des grandes dalles  de Gavrinis ?
Les Américains  appellent ce duvet « down powder » (c’est-à-dire  duvet, down, en poudre,  sur l’extrémité des plumes, le bout de la plume se désagrégeant  en une fine poussière de kératine). Les pulviplumes existaient déjà chez les dinosaures. Elles  se trouvent chez les psittacidés (cacatoès blanc),  les columbiformes, les oies  etc.  Le cas extrême est celui d’un phasianidé, le Lophophorus  impejanus,  vivant en Inde, en Afghanistan et au Pakistan ainsi qu’en Assam.  Chez lui,  les pulviplumes forment une énorme tache blanche sur le dos, toute resplendissante : on dirait de petites  perles de nacre d’un blanc éclatant,  très brillantes,  jetées en vrac sur son plumage :il est si beau que le Népal l’a choisi comme emblème national.
 3 Le prétendu « poulpe « de Lufang , représentation  du  pénis subincisé . 

 
                               Œufs de seiche

Quelle ressemblance entre ces oeufs de seiche et  le  dessin gravé !
Ci-dessus la figuration, de chaque côté, à travers des sortes de spirales,   des deux « ailes » ou « oreillettes »  du pénis subincisé, fendu en deux, avec les deux testicules représentés par de petits cercles, et d’une sorte de « vagin dans le pénis incisé », selon les mots de Roheim, d’organe femelle dans un organe mâle à la suite de la mutilation  rituelle. Le trait au centre est la fente de la subincision dans l’urètre, le second méat artificiel.
4  Le prétendu  « motif- bouclier » de l’île Longue : la représentation d’un initié avec  sa coiffure rituelle de  « rayons » comme les têtes wondjima australiennes placées dans  la constellation des Pléiades, indice de la date  des semailles.
« Les figurations de ce que l’on appelle l’ « écusson- bouclier » (fig.17, p. 98,  dans F. Niel, Dolmens et menhirs) sont assez nombreuses. On peut en observer sur les pierres des dolmens de l’île Longue (Baden), du Mané - Rutual (Locmariaquer), de Grah Niohl (Arzon), de Mané – Braz (Erdeven), de Mané -Kerioned (Plouharnel,), etc. » 



« Les rayons » ou lyampa des Aranda  appelés kililin et ilyin par les Pitjentara, les Jumu et les Pindupi.
Ces baguettes sacrées, de longueur variée,  sont  plongées dans le sang et recouvertes de copeaux à une de leurs extrémités (Roheim, L’énigme du Sphinx, p. 128 de l’édition française,  cité par Roheim, Héros phalliques et symboles maternels, p.128)  .Elles  peuvent être  piquées  dans les cheveux : c’est alors la coiffure de branchages appelée [g]upi signalant l’initié circoncis. Mais ces baguettes  peuvent aussi être travaillées en forme de croissant ou d’arc pour représenter la Voie lactée (cf. le serpent arc-en-ciel)  et les Pléiades, l’arc , ici fermé, rappelant une demi-lune avec des rayons. On les imprègne de sang, tout particulièrement la partie médiane de la demi-lune et l’extrémité des rayons. Pour Roheim, « l’arrangement en forme de croissant teint du sang de la subincision  représente l’orifice de la subincision, tandis que les petites baguettes trempées dans le sang représenteraient le pénis ».
Tout ceci rappelle les têtes wondjima peintes dans les grottes australiennes  et qui peuvent faire tomber la pluie. Ce sont des  têtes auréolées  de rayons ou de poils (des objets cérémoniels constitués de baguettes  appelés lyampa par les Aranda).
Photo n°1


Ci-dessus (première photo) deux serpents arc-en-ciel  avec des points jaunes (œufs) représentant deux femmes mythiques et la Voie lactée. Les deux anses  latérales sont, une fois encore, les « ailes » ou « oreillettes » de chaque côté de l’urètre fendu. On les retrouve au-dessus du serpent supérieur et   sous le serpent inférieur,  qui symbolisent les deux rivières composant la  Voie lactée,  de chaque côté du Sac à charbon plein de fœtus.
La tache noire sous la tête auréolée de rayons ou de poils (objets cérémoniels constitués de baguettes et appelés lyampa par les Aranda)  est une constellation appelée le Sac à charbon de bois (altawaritji), Roheim, L’énigme…, p. 130 et 146, que  les aborigènes appellent ambilia- ijura , poche marsupiale, -ikura, - avec deux tjurungas  : il s’agit de l’amnios qui enveloppe l’embryon dans le ventre de la mère, et le terme est employé aussi bien pour les humains que pour les animaux.











2e photo


 Ci-dessus (2e photo) des têtes wondjina fraîchement repeintes (cercles de fécondité composant la Voie lactée) dans une grotte australienne, Roheim, Héros phalliques …, p. 335
Chaque tête pourrait représenter une étoile des Pléiades, dont le nom signifiait l’annonce des pluies  (cf.  le latin pluit). La période du coucher des Pléiades début novembre marquait selon Hésiode le début de l'hiver dans l’hémisphère nord. []L'apparition des Pléiades en hiver  fait l'occasion d'une fête du sud-est de l'Inde connue  en tamoul sous le nom de Lampe à huile de Karthikai. Les Arabes  associent les Pléiades  à la saison sèche et aux fortes chaleurs. Le nom arabe des Pléiades est الثريا ('ath-thurayyâ), à l'origine du  prénom persan Soraya. Comme le souligne Wolfhard Schlosser, professeur d’astronomie à l’Université de la Ruhr (Bochum), les prêtres et chamans du Néolithique  accordaient une extrême importance à cet amas ouvert, puisque son apparition marquait dans tout l'hémisphère nord le début des semailles  de novembre  d’ orge d’automne ou escourgeon. Une représentation picturale des Pléiades  se retrouve  sur le disque de Nebra , daté du début de l’âge de bronze, de – 1600 av. J. C.  D’un côté du disque, l’arc représente la Voie lactée et,  de l'autre côté du disque, à l'opposé, un autre arc (comme pour les Australiens). En tout cas, le disque de Nebra nous donne une vue du ciel à l’époque des mégalithes : les Pléiades au Ier novembre avec le Centaure et Orion, les Nuages de Magellan,  la Voie lactée  qui toutes jouent  un grand rôle dans la mythologie australienne.
5 L’  « ombrelle » du Petit- Mont : l’étoile des Pléiades , signe des semailles en novembre.  

On a beaucoup glosé sur le sigle qui ressemble à une ombrelle, sigle qui se retrouve jusqu’en Papouasie en lien toujours  avec la circoncision. Haddon, dans un  gros ouvrage datant de 1894 The decorative art of British New Guinea, y reconnaît, avec hésitation,  une méduse, planche III, 19 : venant de Muralug, elle figure sur une pipe du British Museum ,6521, collection Armit..Moi- même j’ai un temps voulu y voir  les œufs de l’Argonauta nodosa qui  ressemblent à des anémones de mer et qu’on a pris pour des soleils  .Voir planche de la page suivante.  


Le petit a de la planche, en haut,  représente les œufs de l’Argonauta nodosae : on les a pris pour des soleils  .Ils ressemblent à des anémones de mer.
Que j’étais loin de la vérité alors ! Je pense aujourd’hui qu’il  s’agit en réalité de la représentation d’une étoile des Pléiades  qui devait marquer la date de la cérémonie d’extraction dentaire et des semailles de l’escourgeon.
5 Le « soleil » de la Table des Marchands : l’étoile des Pléiades et les semailles de l’orge d’automne ou du millet.
 Là encore, Haddon, op. cit, planche III, 20, évoque , pour un dessin papou analogue,   la possibilité d’un  « sunstar », soit  en français  un soleil de mer épineux,   et moi-même j’avais pu songer  à une anémone de mer. Je penche aujourd’hui pour un  cercle concentrique de fécondité,  comme les appelle Bettelheim, un lieu totémique de reproduction des céréales, et  plus exactement pour telle étoile des Pléiades qui préside à leurs semailles.  On trouve des crosses sur cette table des Marchands, qui peuvent être les représentations de germes d’escourgeon ou de millet (voir ci-dessous un dessin de la Table des Marchands avec  les crosses ou germes de céréales).
6 Les cercles concentriques  de fécondité de Gavrinis et  les deux pieds de Petit- Mont.
Les  cercles concentriques de fécondité sont des pierres totémiques, c’est-à-dire capables d’engendrer magiquement des animaux.
Pour Roheim,  le cercle concentrique représente un nombril en relation avec le cordon ombilical et avec la naissance : c’est un euphémisme, lui dirent les aborigènes qu’il interrogea,  pour le vagin, entendons le « vagin dans le pénis incisé ».  Ajoutons un détail  supplémentaire : dans la commune de Hienghène, près de Ouaré où existe un beau pétroglyphe représentant un cercle de fécondité (reproduit sur les timbres de Calédonie ),  sur la propriété de mon ami Similien  Nahiet,  existent quelques pétroglyphes sur une grosse roche au bord de mer. A ma demande, Similien , fils d’un coutelier de Saint- Etienne et d’une fille  d’Ouvéa,  avait interrogé un ancien sur leur  signification et ce dernier  lui avait répondu  que les cercles concentriques comme ceux de Ouaré  étaient des symboles femelles, dans lequel le mâle était caché : allusion à la circoncision, à la superincision pratiquée en Calédonie et à la subincision australienne dont le but est d’affirmer  la prééminence du mâle dans la procréation.
Les  pierres que Roheim a  étudiées sont pour lui des symboles maternels, appelés par les Aborigènes des  tjurunga ou churinga  .Ils peuvent être de bois ou de pierre.







Le centre totémique  (Roheim, op .  cit., p. 168) est l’endroit où l’ancêtre totémique   est en quelque sorte « descendu »  en  cherchant un endroit où se fixer, -le centre de multiplication magique des animaux pris comme totems, toujours situé dans des régions où l’animal correspondant était prolifique à un moment donné, mais où son espèce était  menacée car l’animal avait  été trop chassé  ou pêché afin d’ être mangé. Souvent, le centre totémique est reproduit par tatouage sur le corps du « totémite », ainsi que sur le sol au voisinage. Roheim,op .  cit.,  p .140, rapporte que des exécutants  d’une cérémonie de l’émeu  portaient sur leur dos des cercles concentriques tatoués, ainsi que des traces de pas des ancêtre émeus .Or,  les pieds sont , selon  Roheim , un euphémisme pour vagin, entendons vagin dans un pénis introcisé.
7 La  hache- charrue de la table des Marchands et le motif des souterrains annulaires d’Arfeuilles dans l’alier, creusés par les Boïens  
Voici la description donnée par le traducteur de  Roheim, Héros phalliques…, p. 18 ,  de la superincision australienne,que ce traducteur français  confond dans ses « explications »liminaires à  sa traduction avec la subincision: « l’opérateur , à l’aide d’un couteau de pierre, fait une entaille dans l’urètre, généralement à la base du scrotum, près des testicules ; parfois  au voisinage du gland du pénis, zone moins douloureuse ; la fente pratiquée  finit par s’étirer sur toute la longueur de l’urètre : la fente varie de un à trois centimètres de long ; l’opérateur l’ouvre bien en tirant la peau qu’on entend « craquer ».Si le novice souffre trop ou s’évanouit, ses père et oncles le réconfortent et le raniment, et mettent des braises chaudes sous les organes génitaux…. Pour bien élargir le pénis, on l’appuie, aussitôt après l’opération, sur une pierre plate ; on introduit parfois dans l’ouverture une minuscule branche de pandanus rouge, pour que l’orifice, après cicatrisation, soit toujours rouge. Périodiquement, à l’occasion des cérémonies, les hommes refont saigner cet orifice et l’agrandissent: le pénis donne alors l’impression d’être dédoublé. Cette opération spectaculaire a été désignée sous des noms divers : urétérotomie pénienne, épispadias ou  superincision  [pratiquée en  Bretagne, en Nouvelle- Calédonie et dans le  Pacifique], introcision, rite de Sturt [d’après Charles Sturt, un des premiers découvreurs de l’Australie] etc. » L’hypospadias ou subincision est l’ouverture pratiquée au-dessous de  l’urètre ; l’épispadias ou supercision est la même ouverture , mais cette fois pratiquée au –dessus de l’urètre.
La circoncision,  à proprement parler, c’est-à-dire l’ablation d’une partie du prépuce, est postérieure à ces rites.
 En ce cas, on pourrait reconnaître dans le dessin l’urètre de gauche à droite :
à la gauche  du dessin,  les testicules et la peau du scrotum avec une  incision ( de forme vaguement triangulaire ) au-dessus de l’urètre à la base du scrotum (épispadias ou superincision ); 
à  la droite du dessin , la verge avec une seconde incision sous l’urètre (le demi-cercle du dessin ci-dessous),hypospadias ou subincision proprement dite.




    
Ce dessin ainsi interprété  serait l’indice d’une forme particulièrement archaïque de double  « introcision » a)  la superincision b)  une deuxième   incision sous la verge, la subincision , qui aurait précédé dans le temps la circoncision proprement dite, moins douloureuse, semble-t-il ,avant que, au fil du temps,la superincision ne disparaisse elle-même , laissant la place à la seule circoncision. Le bel exemplaire de la Table des Marchands , loin, d’être unique, se retrouve , par exemple, sur les  dolmens de Penhape (Ile aux Moines),de Kercado,du Mané-Rutual.
En Australie, remarquons qu’il y a deux cérémonies d’initiation : la subincision et la  circoncision du gland par ablation d’une partie du prépuce, qui souvent remplace la superincision, plus douloureuse et donc  plus archaïque…Dans le Pacifique (Ticopia, Calédonie, etc. .), on pratiquait  la superincision  ou épispadias .

Entre  Autriche et Bohême, à Pfaffenschlag en Moravie, dont les Boïens exilés par César au centre de la Gaule ont pu y importer  la coutume, on retrouve des souterrains qu’on appelés souterrains annulaires dont le plan imite de pareils motifs. .Etait-ce le lieu où se pratiquait, loin des la vue des étrangers, des catholiques orthodoxes et des   femmes, la cruelle cérémonie ?   En France à Arfeuilles dans le Bourbonnais  et ailleurs (Forez- Liverdois, etc.), on trouve  les mêmes souterrains annulaires , étudiés par Jérôme et Laurent Triolet, respectivement docteur et agrégé,  dans Souterrains et croyances, Mythologie,folklore, cultes,sorcellerie, rites initiatiques, Editions Ouest-France, Rennes , 2002 , 130 pages, p.65-88.
« Le plan particulier de certains souterrains biannulaires en « phi », rencontrés dans la montagne bourbonnaise (LeToquin, Guérande…) , écrivent les auteurs, p.85,  se rapproche étrangement des signes en « phi » gravés dans de nombreux sites rupestres d’Europe occidentale. »
Ci-dessous, j’ai choisi, à comparer avec le motif du dolmen ci-dessus, 
parmi d’autres plans symboliques  analogues,  le  plan d’un souterrain de la commune d’ Arfeuilles dans l’Allier près de Vichy  (de altum fodiculum, fouille profonde, comme Hautefeuille en Seine-et-Marne). Il existe de nombreux Arfeuilles ou Arfeuille  : commune d’Arfeuille- Châtain dans la Creuse  ;  lieu-dit Arfeuilles,commune de Saint- Pardoux d’Arnet; lieu-dit  Arfeuilles dans l’Allier , commune de Voussac ; lieu-dit Arfeuille dans le Cantal, commune de La Monseselie ;  Arfeuille dans la Creuse, lieu-dit  Arfeuille dans la Haute-Vienne , commune de Saint-Paul ; lieu-dit  Arfeuilles dans le Puy –de -Dôme, commune de Prondines,. On connaît anciennement un  Arioli, de même signification : fouille (oli, pour  hodi , de [f]odi ) profonde.



L’axe vertical est l’urètre, dirigé vers le méat en bas du dessin ;à droite et à gauche les testicules, le diverticule au-dessus du demi-cercle gauche représente l’ouverture de la superincision à la base du scrotum ; enfin les deux demi-cercles à droite et à gauche de l’urètre  représentent deux pierres d’autel, sur lesquelles se pratiquaient successivement les deux opérations rituelles .  Dans l’Allier, à la différence du dolmen de  Bretagne , qui avec sa subincision supplémentaire est plus archaïque,et comme dans le Pacifique, seule demeure la superincision,qui précède historiquement la circoncision .

Les totems agricoles : la germination des grains de millet ou d’escourgeon représentée par des crosses.
 En Bretagne, les noms des  dolmen de  Mané Rutual ou de Mané Lud contiennent le mot sillon sous la forme lud ou rut--ual et il y a quatre rangées de bâtons coudés  dans  lesquels on peut voir à juste titre des épis ou germes  de millet ou d’escourgeon  (ce ne sont pas  des crosses d’évêque, comme on l’a cru !), accompagnés d’une tête de jument, c’est- à- dire de la déesse Cérès. Mané  est parent du latin milium, millet. Au centre, le « soleil » est le centre totémique de reproduction de ces céréales, c’est-à-dire l’étoile des Pléiades annonçant la bonne date des semailles d’automne : le Ier novembre.
Les totems du monde de la mer :
1) Pour les seiches et leurs œufs, je renvoie à ce qui a été dit plus haut à propos des dents. Ci-dessous des œufs de seiche au cours de leur évolution.
2) Argonautes et poulpes.   
Un élève d’Aristote, Cléarque, au dire d’Athénée,  VII,  p. 307 A, nous rapporte qu’à Trézène et dans les environs il était interdit  de capturer et à fortiori de manger  le poulpe « sacré » ( tous les poulpes à l’exception du poulpe musqué ou Eledone moschata , en grec osmylos) et le poulpe rameur  [larve de poulpe appelée nautilos  par Aristote 4,1, 16, et  que nous  appelons argonaute avec une coquille ou mieux une nacelle blanche transparente et fragile] et qu’on défendait de toucher à ces animaux, ainsi qu’à la tortue de mer. »
Ce pourrait être le souvenir de divers totems. Ce






Ce pourrait être un souvenir ds totems.


  


Je vous présente les trois petits Argonautes de ma
Ce sont , non pas des nautilus, mais des poulpes femelles avec leurs œufs, Argonauta Argo, en grec argo signifiant blanc et nautès , navigateur, les navigateurs blancs,  des  coquilles externes  (ce ne sont pas des coquillages), des nacelles  fines comme du papier .C’est  à l’aide de leurs deux bras (les plus longs des 10 tentacules ) munis d’une plaque tégumentaire sécrétant du calcaire que les  femelles poulpes les construisent dès leur plus jeune âge , afin d’ y abriter  leurs œufs : elles restent accrochées dans l’ouverture et,  lorsqu’elles arrivent  à maturité, y pondent leurs œufs.Ces argonautes ressemblent  à des voiles flottant sur la mer,-  de là le nom de nautilos, navigateur,  donné par Aristote ;  ils  vivent en pleine mer et se laissent dériver par les courants, se rassemblant en masse certaines fois.
Elien, IX, 54 : « L’argonaute fait partie des poulpes, mais  il possède une coque. Il monte à la surface en tournant sa coque vers le bas, pour éviter de prendre l’eau et d’être refoulé vers le fond. Une fois à la surface des flots, quand le temps est calme et les vents au repos, il renverse sa coquille sur le dos (elle flotte comme une barque), laisse pendre deux tentacules, un de chaque côté, et il rame et propulse son vaisseau naturel en se soulevant légèrement. Si, au contraire, il y a du vent, il étend et allonge ce qui lui servait jusque là de rames et les transforme en gouvernail, puis déplie ses autres tentacules entre lesquels se trouve une toile très fine qu’il déploie et dont il fait une voile. C’est de cette façon qu’il navigue lorsqu’il n’y a rien à craindre. Mais s’il est épouvanté par un poisson de grande envergure, il remplit sa coque en la submergeant, coule, emporté par le poids, et se soustrait à son adversaire en s’éclipsant. Plus tard, quand il est en sécurité, il remonte à la surface et  reprend sa navigation.  C’est de là [nautilia signifie en grec navigation] que l’argonaute tient son nom. » Jules Verne a tiré le nom de son sous-marin,  le Nautilus, de cette célèbre description de l’argonaute.
La barque solaire  aux voiles hissées, dominée par le soleil, qu’on a cru reconnaître  au dolmen de New Grange en Irlande, ainsi qu’à Kerveresse (Locmariaquer), à Butten -er-  Hach (île de Groix), au menhir de Kerloaz (Finistère), sont   des argonautes totémiques en train de voguer,  et le « soleil » gravé  est un cercle concentrique de fécondité  qui constitue  le centre de reproduction du totem des argonautes, ceux-ci ayant la coutume de se rassembler à certaines dates. Leur couleur blanche a pu remplacer celle des plumes andatta (Mané Rutual), emblématiques de la cérémonie de circoncision. 

Chaque fois que je m’occupe d’interpréter des gravures préhistoriques, je songe au dessin du Petit Prince,le boa qui a avalé un éléphant, pris pour un chapeau par les adultes : « J’ai montré mon chef- d’œuvre aux grandes personnes et je leur ai demandé si mon dessin leur  faisait peur. Elles m’ont répondu : « Pourquoi  un chapeau ferait-il peur ?...Les grandes personnes on toujours besoin d’explications. »
















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